Ces patrons ont besoin de recruter mais ne trouvent pas forcément le profil adapté à leur entreprise. Ils sont prêts à former en interne.
C’est un projet baptisé Parcours sud-Vienne mis en veille à cause de la crise sanitaire. Le Club des entrepreneurs du sud-Vienne (CESV) (1) le réactive, réfléchissant à un plan de formation qui correspond aux besoins de leurs entreprises. « Nos métiers évoluent de plus en plus vite. On cherche des gens qui s’adaptent, qui ont des valeurs humaines, qui savent travailler en équipe, qui ont le sens du relationnel, indique Marc Bouquet, coprésident du CESV. C’est tout un savoir-être. »
Un savoir-être doublé d’un savoir-faire, un profil idéal que les patrons du sud-Vienne aimeraient façonner à leur main. Le CESV parle de « vivier de recrutement labellisé Sud-Vienne ».
« On passe à autre chose,
on avance »
« C’est un beau challenge. Cela ne va pas dans le sens des formations qui sont proposées, c’est hors cadre », reconnaît Patrice Giraud, coprésident du CESV, indiquant que le club travaille en lien avec les organismes formateurs, les structures comme Pôle emploi… « Ces personnes tourneraient d’entreprise en entreprise, jusqu’à ce qu’elles découvrent le métier pour lequel elles auraient le plus d’appétence », résume Marc Bouquet.
Ce parcours d’intégration se solderait par une qualification du demandeur d’emploi au sein des entreprises du CESV.
Dans le même esprit, a été lancé le groupement d’employeurs, Valemploi, opérationnel depuis février dernier. Il met à disposition de ses adhérents, des salariés qualifiés, en temps partagé. Le salarié, recruté par ce groupement d’employeurs, apporte ainsi ses compétences à plusieurs entreprises, et peut se constituer un temps plein. De besoins ont déjà été identifiés sur des postes de techniciens, de responsable qualité, de soudeur, de chargé d’affaires, de téléprospecteur, de peintre industriel…
Positif avant tout
La crise sanitaire n’aura pas démotivé les troupes du CESV, fort de 180 adhérents, mettant néanmoins en sommeil le côté convivial du club. « Nos territoires ruraux ont mieux subi la crise qu’ailleurs, on n’a pas connu de défaillances, en dehors du secteur événementiel, bien sûr. Quant à la restauration, certains ont trouvé des alternatives avec la vente à emporter », note Marc Bouquet. Pour Patrice Giraud, la crise du Covid « s’est passée, ça n’a pas été simple. Maintenant, on passe à autre chose, on avance. Les artisans, les PME vont bien car elles sont plus souples et ont pu s’adapter. »
L’opération « Consommons sud-Vienne », qui promeut les produits locaux et leur vente, a bénéficié d’un bon retour avec 450 adhérents à cette plateforme, avec plus de 26.000 pages vues en novembre et décembre dernier. Une centaine de banderoles « Consommer sud-Vienne » ont été déployées sur les routes et les 95 communes du Civraisien et du Montmorillonnais. « Cela a démontré que le bassin du numérique ici est important. Il faut travailler à être encore plus performant pour faire du commerce en ligne, voire aller vers une plateforme logistique », estime Marc Bouquet.
Au-delà du click & collect entré dans les habitudes d’achat, une logistique resterait à imaginer, avec l’idée de point-relais pour la vente et la distribution de produits locaux dans chaque commune. « Il faut voir comment l’organiser de manière intelligente, comment mutualiser les déplacements. On travaille avec nos collectivités là-dessus », précisent les coprésidents.
(1) Club rayonnant sur deux communautés de communes: Vienne-et-Gartempe et Civraisien-en-Poitou.
Article et photo de Xavier Roche-Bayard à retrouver dans Centre Presse du 19/03/2021