Thierry Lambert est le nouveau président du Club des entrepreneurs du Sud Vienne. Il porte les attentes de 185 adhérents.
Thierry Lambert, directeur de la SFEL (Saulgé), nouveau président du Club des entrepreneurs du Sud Vienne.
Vous avez été élu président du Club des entrepreneurs du Sud Vienne, avec Patrice Giraud comme coprésident. Quels sont vos objectifs ?
Thierry Lambert. Patrice assure l’animation du club dans le Civraisien, où nous voulons étendre la dynamique. Le CESV compte 185 adhérents. Il n’y en avait que 20 il y a six ans lorsque Vincent Morlat en avait pris la présidence. J’étais alors vice-président. Nous sommes dans une dynamique de continuité pour développer le territoire. Le club est un lieu de rencontre entre les entrepreneurs, pour les échanges et le business. Nous parlons d’une voix commune pour faire remonter les besoins des entreprises.
Quelles infrastructures manquent en sud Vienne ?
Nous avons toujours le problème d’accès avec la nationale 147. L’autre souci, c’est le débit numérique : sans fibre, c’est difficile. A la SFEL, par exemple, nous avons fait installer deux lignes SDSL, nous attendons la fibre avec impatience. C’est indispensable pour les transferts de fichiers avec les bureaux d’études et les sauvegardes de données. Beaucoup d’entreprises voudraient s’installer hors des grandes zones urbaines mais l’accès au numérique freine. L’avantage des entreprises françaises réside dans le service aux clients, cela passe par l’informatique.
Vous êtes directeur de la SFEL à Saulgé, une usine de luminaires employant 35 personnes. Hormis le haut-débit, quels sont les contraintes et avantages du milieu rural pour une activité industrielle ?
La ruralité n’est pas un inconvénient si on est performant. Nous trouvons ici de la solidarité entre les entreprises et aussi l’attachement des salariés à l’entreprise et à leur emploi. La problématique, commune à toutes les entreprises du sud Vienne, c’est de recruter et faire venir du personnel diplômé, avec le problème du deuxième emploi [celui du conjoint]. Nous allons mutualiser les demandes des entreprises du CESV qui peuvent être complémentaires sur ce point. Le but est que les familles des salariés s’installent dans le secteur. Cela fait partie du développement économique.
Vous misez beaucoup sur le véhicule électrique.
Le CESV a créé le réseau Connexion énergie sud Vienne avec le CNPE de Civaux (centrale nucléaire) et le groupement des employeurs du Chauvinois (GEC). Cela a débouché sur la création d’une borne de recharge universelle pour véhicules électriques. Les 9 et 10 juin, nous organiserons à Montmorillon un salon du véhicule électrique ouvert au public (*). Avec le CNPE, nous accueillerons également Osez Réseau (CCI) à Civaux en octobre. Sur le volet culturel, nous soutenons le festival Au Fil du Son et le festival des Lumières.
Dans les trois années de votre mandat devrait émerger l’institut Robuchon, qui sera une puissante locomotive économique. Comment vous positionnez-vous ?
Dès le départ, nous avons été proches de l’équipe en charge du projet. L’objectif est que la phase de chantier puisse bénéficier aux entreprises locales, à l’image de ce qui a été fait à Loudun avec le Center Parc. On fait entendre notre voix. Mais on ne doit pas tout attendre de l’institut Robuchon ou du CNPE de Civaux : c’est aux gens du sud Vienne de construire l’écosystème autour de ces activités.
(*) Les deux premières éditions étaient réservées aux professionnels.
Propos recueillis par Sébastien Kerouanton
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